Hello world, this is me !

« Laissez. Je vais le faire. »

L'homme vrilla sur elle son regard agacé et lui rendit la longe. Voyant qu'il se retrouvait à nouveau dans les mains familières, l'étalon s'ébroua, satisfait comme à l'habitude de son petit effet sur les inconnus. Lena sourit puis leva les yeux au ciel brièvement. On ne changerait plus ce cheval ! Elle était déjà parvenue, ô miracle, à lui placer des protections de jambe, alors pas la peine d'en rajouter. Ordonnant poliment au convoyeur de s'écarter, elle fit marcher un peu le Criollo agité.

« Ok, patate, tu as fait ton petit effet, tu as terrorisé tout le monde. Tu es adorable, mais maintenant tu vas rentrer gentiment, d'accord ? »

Les oreilles pointées en avant, Scipio releva la tête et souffla doucement, ses naseaux se dilatant. Par moment, Lena pensait sincèrement que ce cheval la comprenait. Elle partit d'un pas franc vers le camion, la longe en guirlande, et le sabino l'y suivit sans faire d'histoire, tel un doux hongre placide. Il se laissa attacher puis enfermer sans esquisser un seul mouvement, provoquant chez le pauvre convoyeur la réaction habituelle : stupeur puis lassitude. Il soupira, referma le battant du camion sur l'étalon argentin, puis grimpa dans son camion. L'italienne observa le camion disparaître derrière le portail puis se dirigea vers sa voiture.

* * *

Si possible, faites demi-tour.

D'un geste rageur, Lena éteignit cette stupide chose qu'on prétendait infaillible. Le GPS ayant bien voulu la fermer, elle ralentit puis s'arrêta au bord de la route. Elle s'était paumée. Il fallait bien se l'avouer. Elle se laissa aller contre le dossier de sa voiture pour réfléchir calmement. Trouver une issue. Une solution. Quelque chose. Elle se redressa, démarra le moteur, braqua et rapartit en sens inverse.

* * *

Enfin. Moteur coupé, elle laissa un sourire s'épanouir sur son visage. Elle avait enfin trouvé l'Académie, après presque une demi-heure à tourner. Elle n'avait jamais eu le sens de l'orientation que sur un cheval, et encore, son cheval l'avait beaucoup plus qu'elle. Elle sortit de la voiture pour découvrir que le camion l'attendait déjà gentiment. Le convoyeur fumait une cigarette, la porte arrière du camion était ouverte, servant de rampe. Lena lança un regard accusateur au convoyeur.

« Vous ne l'avez pas sorti ?
— Pas réussi. »

Agacée, elle se dirigea vers l'arrière du camion, pour y découvrir une scène tout à fait cocasse. Complètement libéré, la porte grande ouverte seulement barrée par une corde, Scipio attendait calmement, son nez frôlant la corde le séparant de la liberté. Ce cheval était totalement incroyable. Il hennit doucement en voyant arriver sa propriétaire. Quelques minutes après, il descendait gentiment la rampe sans broncher. Papiers signés, le camion s'éloigna en grondant, laissant là cavalière et cheval.

« Bon, mon gars, on va déjà te débarrasser de ça. »

Et comme ils le faisaient souvent en toutes circonstances, Lena posa la longe pliée en deux sur le dos de l'étalon, puis se baissa calmement pour entreprendre de lui retirer ses protections tout en sifflotant.

5h. Le réveil de Gabriel raisonna dans ses oreilles. Il ouvrit un œil, puis l’autre et frappa ce dernier qui s’éteint dans un dernier "driiing'. Encore endormie, il se passa doucement les mains sur le visage. Cette nuit avait était longue. Il ne s'était endormie que vers 3h du matin, songeur. Et une fois le sommeil l'emportant, il avais fais un cauchemar. Il y avais vu sa mère et son père, main dans la main. Tout trois se promenant le long d'un lac. C'était surement en Angleterre mais il y faisais bien trop chaud. Gabriel avait ressentit cette vague de bonheur, de plénitude le transporter. Jusqu'au moment ou un orage éclata. Sa mère se mis a crier, son père a la frapper. Et Gab courait, courait, mais il n'avançait pas. Il assistait a cette scène a même pas 5 mètres. Sa mère roula sur le sol détrempé et enfin, Gab pu courir a ses coté. Ivre de rage, il voulu taper son père mais celui ci le retins par le poing et lui transperça le ventre d'une fine lame blanche. Du sang coula par la bouche du jeune homme. C'est a ce moment là que son réveil sonna. Retransmis dans son rêve comme le gong d'une horloge ou quelque chose comme cela.

Il se redressa et décala légèrement un volet pour voir si le soleil commençait a se lever. Non. Il faisait encore noir dehors. Gab était en sueur et se dit qu'une douche ne serai pas en trop après une nuit comme celle ci. Il dégagea sa couette d'un geste bref mais vif et sauta hors de son lit. Il pris la direction de la douche et s'y blottit. L'eau chaude qui coulait le long de son corps lui rappela qu'il était bel et bien en vie. Lui. Un soupir s'échappa de sa bouche. Soupir qu'il ne retins pas , pour une fois. Il se lava, enroula une serviette autour de sa taille et sortie chercher des vêtements propres pour sa première journée. Il avait décidé d'aller voir tôt le matin le cheval qu'on lui avais attribué. Apaisé par la nuit, ceux ci étaient bien plus apte a accueillir un nouveau venue. Et puis, le matin, l'écurie devait être déserte a cette heure ci. Il sortie de sa chambre et dévala l'escalier qui le séparait de la cours. Il y arriva. Lorsqu'il mis le premier pied dehors, sa respiration dégagea une buée fraiche. Il su que la journée serai bonne. Surement froide, mais ensoleillée. Il chercha les écuries du regards, pas encore totalement familiarisé avec l'endroit.

Lorsqu'il l'a trouva il n'eut en revanche pas de mal a se souvenir le box de son poney. C'était un Konik. Coktaill. Un très beau cheval souris. Qui avait l'air d'avoir exactement le même caractère que Gab. Insupportable pour résumé. Il resta a quelques pas de la porte et siflla doucement pour prévenir le cheval de sa venue. Un petite tête grise sorti alors la tête de son box et émis un doux ronflement. Un peu énervé d'être déranger aussi matinalement ou bien heureux d'avoir un peu de compagnie ? Gab tendis la main et laissa le souris lui sentir la main. Lorsque ce dernier sembla se désintéresser de celle ci, Gab ouvrit la porte du box et s'y faufila. Le cheval fut un peu surpris et le regarda fixement, la tête un peu penchée sur le cote. Il était tout mignon comme cela.

- Tout doux mon beau.. Alors, en forme pour notre première rencontre aujourd'hui ?

Le cheval ne répondis absolument rien. Pas même un battement de cil. Il semblait complétement se fiche de Gab. Tant mieux. Le jeune homme aimait les moments silencieux et solitaire le matin. Il s'assit dans un coin du box et vers 6h30 se rendormis, a même la paille, l'odeur et le bruit des chevaux l'ayant totalement apaisé.

Il fut réveillé par un moteur. Assez puissant. Ce devait être un van sans aucun doute. Il se redressa et se releva. Le poney un peu surpris fit un écart. Il avait du s'habituer a la présence de cet homme et de le voir ainsi bouger après.. 2h. 2H??! Gab s'était un peu laissé aller pour le coup. Il enleva la paille que le poney lui avait un peu mis dessus, se frotta les jambes et sortie en direction de la cours.Il y vit effectivement un camion ou un homme attendez à coté. Il lui demanda qui il était et que venait il faire ici. Un peu choqué par la façon dont le gosse parlait a cet homme, celui ci lui répondit d'aller voir ailleurs s'il y était. Gab pris sa respiration et évita a tout prix de penser a son poing s'écrasant sur la gueule de se pauvre type. Il alla s'assoir un peu plus loin et vit ce dernier essayer de sortir un magnifique étalon. Gab le regarda émerveillés et ricana lorsqu'il vit l'homme hautain galérer et finalement abandonner. Un peu plus tard, il vit une voiture arriver. Une jeune fille en sortie et se dirigea vers le van. Elle en fit descendre l'étalon très délicatement et sans aucun soucis. C'était sans nul doute sa propriétaire. Gab se dirigea alors vers elle, alors qu'elle enlevait es protection de ce dernier. La patronne avait dit

*Je te garde uniquement si tu fais des efforts pour t'intégrer.*

Allons-y, faisons des efforts.

-Bonjour.. Vous avez besoin d'aide ? Je vous indique les écuries ?

Scipio coucha les oreilles et ronfla bruyamment. Lena étant de dos, elle ne se rendit compte que quelqu'un approchait que lorsqu'elle sentit l'étalon se gonfler, comme en présence d'un rival. Elle retira l'ultime protection au postérieur droit, puis se redressa lentement, la tête lui tournant légèrement d'avoir été baissée si longtemps. Scipio, oreilles baissées, se porta vers l'avant. Lena frémit immédiatement, sachant ce qui allait suivre.

« Scipio. »

Sa voix avait claqué dans l'air frais de la matinée, ferme et sans appel. L'étalon releva la tête et souffla, énervé de n'avoir pu donner de leçon à cet inconnu présomptueux. Parfois, elle en venait à se demander si le général romain ne s'était pas réellement réincarné dans son superbe sabino. Elle sourit à moitié, puis se tourna vers son mystérieux interlocuteur. Elle se figea juste une seconde. Grand, brun, à première vue renfrogné, il devait avoir vingt ans tout au plus, et l'italienne ne pouvait qu'avouer qu'il avait un physique plutôt avantageux.
Semblant saisir les analyses de sa maîtresse, Scipio renâcla, jaloux de ce bipède qu'il considérait stupide et sans intérêt comme tous les autres. Lena jeta un oeil à l'animal, puis tourna de nouveau son regard écorce vers le jeune homme, la gratifiant de son grande sourire de petite fille heureuse, sourire caractéristique qu'elle avait toujours eu.

« Ne t'occupe pas de lui. Je m'appelle Maddalena Schulz. Lena suffira, même en cours, si tu t'intéresses au miens. »

Avec les accents chaud de son Italie natale qui parsemaient son anglais pourtant parfait, Lena ne pouvait longtemps cacher ses origines.

« Si tu pouvais me faire visiter, ce serait vraiment idéal. Tu ne sais pas s'il y a un pré libre ? Il ne supporte pas vraiment les boxs... »

Il semblait faire un effort sincère pour lui parler et se montrer agréable. Non pas qu'il ait l'air méchant, plutôt taciturne... En fait, il lui faisait un peu penser à Scipio lorsqu'il avait été capturé. En guerre contre tout le monde, mais surtout incroyablement perdu. Lena chassa ces pensées en se traitant d'idiote. Elle jouerait les psychanalystes un autre jour. Pour l'instant, Scipio commençait à s'agiter. La longe en guirlande dans une main, les quatre protections dans l'autre, elle suivit son guide improvisé.