I hear the wind call my name ...

Il arrive que nous séparer des gens que l’on aime reste un très grand moment de tristesse. Quelque chose qui te prend au cœur et ne te lâche plus pendant au moins deux ou trois jours. Des visages fermés, des regards détournés accompagnent ton départ vers un autre lieu, bien trop loin de celui de ta naissance. Ces lieux, tu ne les reverras pas avant trois mois, faute d’argent pour faire le trajet. C’est avec les yeux rouges et humides que tu empruntes donc la passerelle qui te conduit vers ton avenir. Un futur incertain, inquiétant mais qui te donne néanmoins des ailes.
Tout ceci, la jeune Loreleï Kara l’a ressenti lorsqu’elle a emprunté le couloir d’embarquement l’emmenant loin de ses parents adoptifs qui lui avaient tant donné. Dans sa valise se trouvaient toutes ses affaires d’équitation mais aussi certains vêtements de danse car ne l’oublions pas, l’un ne va pas sans l’autre. La grâce reste en Voltige en équitation ou aussi pour créer des carrousels. Mais pour l’instant, Lo’ ne pense pas à tout ceci. Elle regarde l’asphalte qui défile sous les roues de l’avion, devenant de plus en plus fou au fur et à mesure que l’appareil prend de la vitesse. Mais la mauvaise distinction du goudron ne vient pas que de là, des larmes coulent à flot sur ses joues pâles. C’est la deuxième fois qu’elle quitte ses parents. La première fois a été lorsque la DASS l’a arraché à ses géniteurs et la seconde fois se trouvait être maintenant. Ils venaient de réaliser son rêve le plus cher ; intégrer la Rosebury’s Academy …

Messieurs dames, dans une heure, nous arriverons à bon port. Nous vous souhaitons un agréable voyage !
Elle a haussé les épaules et levé les yeux au ciel. La voix de la poupée Barbie ayant pour métier d’être hôtesse de l’air lui donnait des hauts le cœur. Pourquoi faut-il que ces femmes là soient si parfaites ? Soupirant, la demoiselle a ouvert son sac et en a sorti les papiers de l’Académie. Parmi ceux-ci se trouvaient le règlement, les formalités administratives qu’elle devra remplir en arrivant mais aussi la présentation de sa future jument ; Fashion Lady. C’est une Canadien bai brun de quatre ans ayant, apparemment, une fâcheuse habitude de tester ses cavaliers. Un sourire étire les lèvres de Loreleï. Encore un nouveau défi à relever ! Elle replia le papier et tourna son regard noisette vers le hublot, scrutant les nuages cotonneux qui s’offraient à sa vue. Cette année promettait d’être grandiose !

Une petite heure plus tard, l’engin se posa sur la piste d’atterrissage et libéra enfin ses passagers. Lo’ écouta ses talons claquer sur le sol pendant qu’elle se dirigeait vers les taxis. Elle en héla un avant de monter dedans.
A la Rosebury’s Academy s’il vous plaît !
Le chauffeur acquiesça et mit le moteur en route. La demoiselle regarda les arbres défiler derrière la vitre et inspira un grand coup histoire de calmer son cœur emballé qui cognait dans chaque partie de son corps. Enfin, les grilles noires en fer forgé se profilèrent à l’horizon. Le moment de vérité était arrivé. Loreleï s’empressa de payer celui qui l’avait conduite ici et sorti de l’automobile en oubliant presque de récupérer sa valise dans le coffre. Souriante, elle remercia l’homme qui le lui avait rappelé avant de pousser le portail et d’entrer dans la cours pavé. Ebahie, elle leva les yeux et regarda la grande bâtisse qui la surplombait. Une nouvelle vie commençait !